« Les grands témoins » épisode 3 : Hervé Bloch, Président – lesBigBoss
Retranscription Interview Herve Bloch :
Hervé Bloch : Président Digilinx (lesBigBoss) & Proximum365 (Vimeet)
Nicolas : Bonjour Hervé
Hervé : Bonjour Nicolas
Nicolas : Bienvenue à cette troisième édition des Grands Témoins Wellpack, merci d’avoir accepté notre invitation, à titre personnel je suis ravi de pouvoir interviewer le grand Hervé Bloch, ceci dit go pour un entretien cash et sans langue de bois !
Hervé : Avec plaisir
Nicolas : Pour les gens qui ont passé les 20 dernières années en Amazonie sans connexion ou plutôt pour les toutes dernières générations, ceux qui ont 14-15 ans et qui ne te connaissent pas. Est-ce que tu peux te présenter ?
Hervé : Alors, je m’appelle Hervé Bloch, j’ai 45 ans, j’ai 3 enfants. Effectivement je travaille dans le digital depuis 20 ans et depuis 20 ans je suis ce qu’on appelle un Power Networker donc j’étais dans les tous premiers utilisateurs des premiers réseaux sociaux, Viaduc, Nicolas aussi, tu faisais partie de cette catégorie d’hyper membres emblématiques. Et puis bien sûr LinkedIn, et puis même Facebook dans une autre mesure puisque ce n’est pas non plus un réseau professionnel. Et donc le digital et le réseau ceux sont deux choses qui m’animent depuis 20 ans. Et donc c’est là où tout simplement, il y a 10 ans, je dépasse tes questions, c’est beaucoup plus sympathique, j’ai eu l’idée de monter ma propre entreprise.
Nicolas : Bien sûr
Nicolas : Ok, Tu as bien résumé.
Nicolas : Ma question s’était : qu’est ce qui caractérise ton parcours mais quelles sont les grandes étapes dans ton parcours professionnel sur les 15 dernières années ou les 10 dernières années ?
Hervé : Alors, moi j’ai toujours évolué dans les fonctions commerciales, chez des prestataires et du coup j’ai beaucoup observé. J’ai préféré d’ailleurs observer chez les autres avant de me lancer dans la grande aventure entrepreneuriale parce que c’est semé d’embûches. Et donc un fait intéressant, j’ai été recruté pour être directeur commercial d’une structure où ne m’attendait pas vraiment. Les commerciaux étaient rattachés au DG et donc ça m’a vraiment donné la volonté de créer ma boite parce qu’être commercial, c’est génial. Être directeur commercial, monter ses équipes, c’est génial, par contre, se retrouver comme ça, catapulté, ce n’est pas évident. Et puis à un moment donné, je me suis dit « allez il faut se lancer », finalement j’ai une connaissance métier, j’ai un carnet d’adresse, j’ai une envie d’énergie et c’est là où j’ai eu envie de monter mon entreprise. Donc deux-trois steps chez les autres. Des grandes boites comme IBM, des petites start-up, des sociétés dans le marketing digital et puis cette envie furieuse de me réaliser à travers l’entrepreneuriat.
Nicolas : Alors que viennent faire les rabbins de New York dans cette histoire
Hervé : AH
Nicolas : Dis-nous tout !
Hervé : Très bonne question. Alors j’ai une copine qui me dit : « Hervé, je voudrais lancer un speed dating en France », c’était vraiment la mode, on est en 2003-2004. Et je lui dis « mais moi ce n’est pas mon métier », « non mais t’inquiètes pas, ce n’est pas ton métier mais le soir tu vas être dans des bars branchés à Bastille, tu vas rencontrer une vingtaine de jeunes filles, tu vas leur expliquer les règles, il y aura une animatrice qui gèrera une vingtaine de garçons et donc voilà vous êtes là, animateur, animatrice pour créer les conditions pour que ça se passe bien ». Bon j’avais un petit gong, c’était des rencontres de 7 minutes. C’était effectivement un rabbin à New York qui a lancé le concept de speed dating pour faire en sorte qu’il y ait des mariages religieux qui s’organisent très rapidement au sein de leur communauté. Et puis dans les années 2000, c’est arrivé dans les bars branchés de toutes les capitales occidentales pour en faire un haut lieu ou un haut moment de la rencontre de célibataires urbains. Et puis, ça s’est éteint, ça s’est ringardisé. Bien sûr les Meetic et autres ont pris le pas et moi j’ai eu envie de le réadapter dans l’univers professionnel. Il y avait eu des incursions de type Job Dating.
Moi j’ai vraiment eu envie, je me suis rendu compte que 7 minutes c’est suffisant pour bien sûr décliner une offre. Ce n’est pas suffisant pour signer mais c’est suffisant pour dire « ok je ne le sens pas ». Je ne le sens pas fonctionnellement, je ne le sens pas relationnellement, au niveau financier, au niveau technique. Et en fait dans les rencontres amoureuses, c’est pareil.
Il nous faut peu de temps pour sentir si cette personne nous plait, si cette personne est intéressante, si cette personne nous fait rire, etc…
En fait, on a deux parties du cerveau qui fonctionnent. On a le cerveau gauche qui est cartésien, raisonnable, raisonné, tu gagnes combien ? Et il y a le cerveau droit sur l’affect, l’émotion. Bah tiens est-ce que tu me plais, est-ce que tu as du charme, est-ce que j’ai envie de me projeter. Et donc dans le business, c’est pareil. Est-ce que ce que tu me dis, ça m’interpelle ? Est-ce que j’ai des besoins qui correspondent à ce que tu es en train de me décrire. Est-ce que je te fais confiance ? Est-ce que je sens qu’on peut mener une collaboration dans la confiance, dans le relationnel ?
Et donc en 7 minutes, quand le gong retentit et bien la décision est prise et bien sûr il peut y avoir des choses qui aboutissent quand même alors qu’on n’avait pas finalement prévu et puis à l’inverse, on sent que c’est bon, on a envie d’aller un peu plus loin. Et puis effectivement nos évènements se fondent sur ce dating, qui est cet élément initiateur. Mais la deuxième touche de nos évènements et de notre société, c’est le caractère relationnel. C’est-à-dire que bien sûr se dire tiens, j’ai envie de travailler avec lui et puis ensuite sympathiser avec la personne, c’est vraiment la clef.
Nicolas : Bien sûr
Hervé : En fait, dans le business, on se trompe. On va d’abord travailler les choses rationnelles et puis au dernier moment, on va se poser la question de l’affect. Alors qu’en fait, l’être humain, il n’est pas fait comme ça. L’être humain, c’est un animal, c’est un mammifère. Il a besoin de sentir, de renifler, d’estimer. Donc, on n’est pas tous des mentalistes mais on travaille tous sur nos instincts. Et donc, j’ai réadapté cette logique au business.
Nicolas : Je ne pouvais pas dire mieux
Nicolas : Bon, énormément d’étapes se sont passées, énormément de réussites. Quelle est celle dont tu es le plus fier en quelques mots ? S’il fallait en distinguer une.
Hervé : Alors celle dont je suis le plus fier c’est d’avoir intégré une bonne partie de mes équipes au management package. Donc c’est un principe. Lorsqu’un fonds d’investissement rentre au capital d’une société, il propose au fondateur d’ouvrir une partie du capital à un certain nombre de managers clefs. Moi, je l’ai beaucoup plus élargi. Près d’un collaborateur sur deux est devenu actionnaire et donc associé de la société. En plus avec une logique d’accélération très forte. Leurs actions pèsent plus que les miennes par exemple. Et donc, ça peut être un Game Changer pour eux. J’ai des collaborateurs qui ont moins de 30 ans qui peuvent demain prétendre à plusieurs centaines de milliers d’euros, peut-être un million d’euros si on délivre les chiffres, qui sont ceux qu’on a proposés, présentés, arbitrés.
Nicolas : Bon, comme tu resteras toute ta vie un entrepreneur, un homme de projet et que tu n’as que 45 ans. Quel est le projet que tu rêves de réaliser ?
Hervé : Moi j’aimerai bien que mes enfants me rejoignent. Alors aujourd’hui, c’est encore jeune. J’ai d’ailleurs un de nos clients et chaque fois ça me touche. C’est Denis et Éric. Denis, c’est le père et Éric, c’est le fils. Alors le père il a plutôt une bonne cinquantaine d’années, le fils, il a une petite trentaine. Et je trouve que c’est une belle aventure. Alors, mes enfants, ils ont bientôt 10 et bientôt 13 donc c’est encore un peu juste.
Nicolas : Bien sûr
Hervé : Mais bon, je les ai beaucoup impliqué. Par exemple, j’ai fait un séminaire cet été et bien je les ai fait venir. A une époque, mes bureaux et mon appartement étaient au même endroit donc mes collaborateurs et mes enfants se connaissent. Et je trouve que ce serait une belle épopée. Ça me rappelle Serge Trigano qui me racontait que lui il a été le fils du fondateur du Club Med.
Nicolas : Bien sûr
Hervé : Gilbert Trigano. Il s’est fait viré au décès de son père. Et lui-même a recréé Mama Shelter. Et il la recrée avec ses fils.
Nicolas : Il nous en avait parlé à un tes opus à Lille
Hervé : Tout à fait, je l’avais fait venir à un événement en 2018.
Et ça m’a beaucoup touché parce que finalement lui il a vécu, quand il s’est fait viré du Club Med, il l’a vécu comme un échec, mais il aurait toujours été le fils de…Et là maintenant c’est le père. C’est le patriarche. Et donc je trouve que c’est intéressant. Et donc voilà, si demain mes filles ont envie d’être entrepreneures, je serai ravi de les accompagner dans cette logique.
Nicolas : Génial
Un petit mot sur le partenariat avec Wellpack ou en tout cas les relations
Hervé : Alors effectivement avec Wellpack et bien alors Wellpack a eu plusieurs vies et j’ai suivi toutes ses vies depuis 20 ans dans le digital. Je me rappelle de Wellpack qui finançait de l’électroménager au mois le mois. Je me rappelle de Wellpack qui faisait de l’assurance.
Nicolas : Absolument
Hervé : Et puis, et bien donc voilà j’ai suivi les pérégrinations des frères Berdah, de Flavien. Et effectivement dans cette dernière vie autour du data marketing, du local marketing, et bien là, on a une rencontre évidente. Un parce que vous participez à nos évènements et bien vous avez un très bon retour sur investissement. Et puis deux, parce que nous on utilise votre technologie. Et donc sur l’ensemble de nos évènements, tous nos participants sont avertis de tous les temps forts. Tout est bien structuré. On peut classer par date, genre, typologie. Et du coup chacun va se faire guider dans son évènement. Limite s’infantiliser. Il n’a plus qu’à se concentrer sur des échanges business puisqu’à tout moment il regarde sur son portable. On lui dit d’aller là, d’aller à telle conférence, tel atelier, etc…Donc c’est vrai que c’est très important. Wellpack, c’est un acteur emblématique. Je disais encore il n’y a pas longtemps que c’est le seul acteur qui est capable d’adresser 30 millions de français en 5 minutes s’il le faut pour une alerte sanitaire, une pandémie. Bien sûr au quotidien c’est plutôt des sujets marketing et business
Nicolas : Bien sûr, bien sûr
Hervé : C’est vrai que c’est très important. En fait, on a une relation intime avec son téléphone portable et donc finalement le taux d’ouverture, le taux de réactivité d’un SMS est beaucoup plus fort que dans un email. Et en plus, on peut faire des choses vraiment très sophistiquées.On peut raconter des histoires, émouvoir, à travers un petit film qui apparaît une fois le SMS envoyé. Donc on est plus dans le SMS en mode twitter, 140 caractères. On peut, à partir du canal SMS, raconter une histoire et créer une émotion.
Nicolas : Alors, on passe sur un niveau plus macro. Je sais que tu es un observateur avisé de l’économie digitale et de l’économie d’une manière générale. Pour toi quelles seront les grandes tendances en 2022 ?
Hervé : Alors, on a beaucoup opposé la data et le contenu. Je pense qu’il faut fusionner les deux. Il faut créer de l’émotion avec le contenu et il faut savoir où on va en permanence avec la data. Il y a quelques années. Il y a 15-20 ans finalement le marketing digital s’est créé à partir de Google et donc tout le monde était obsédé par l’acquisition, l’acquisition, l’acquisition qui coûtait très chère. Qui coûte de plus en plus cher. Alors qu’on travaille maintenant plutôt pour lutter contre la dépendance à Google et donc trouver d’autres leviers, d’autres logiques. Et donc la data pour bien mesurer ses investissements, le contenu pour raconter une belle histoire, c’est cette logique qui devrait être la bonne surtout que tout va s’automatiser. Demain, on ira plus sur un écran. On appellera à l’oral WhatsApp ou Siri ou n’importe quel assistant vocal. On lui dira, « achète-moi une pizza ». On ne lui dira pas « achète-moi une pizza chez Pizza Hut. On lui dira, « achète-moi une pizza » et c’est lui qui ira trouver le Pizza Hut qui l’arrange. Donc c’est pour ça que créer de la préférence de marque d’un côté et de l’autre, suivre en permanence ce qui peut être fait avec la data pour personnaliser. Je pense que c’est la clef de l’avenir des marques et de l’avenir du business.
Nicolas : Bon, notre entretien va prendre une tournure un peu plus personnelle puisque je vais te poser quelques questions que j’ai choisies, empruntées au fameux questionnaire de Proust.
Alors, une question incontournable mais en même temps pas forcément facile d’y répondre. Ton principal défaut ?
Hervé : Mon principal défaut. Je suis maladroit. Alors d’une maladresse incroyable. Je ne sais pas monter un meuble IKEA. Je ne sais rien faire. D’ailleurs je dis que je ne sais pas faire. Alors ça amuse beaucoup ma femme et mes enfants parce qu’ils pensent que c’est plutôt un prétexte mais vraiment je ne sais pas faire. Vraiment, il y a cette intelligence. Chacun d’entre nous a cette intelligence. Je n’ai pas cette intelligence-là du tout. C’est l’intelligence, l’esprit logique et l’intelligence manuelle. C’est une intelligence.
Nicolas : Bien sûr. Bien sûr.
Hervé : Et je ne l’ai pas du tout.
Nicolas : Ton état d’esprit actuel ?
Hervé : Mon état d’esprit actuel. Alors moi je suis toujours sur le verre à moitié plein. Parce que quand on écoute les dérèglements climatiques. Quand on écoute les crises économiques. On a envie d’être dans le pessimisme. Moi j’ai toujours envie de voir l’optimisme en permanence. C’est d’ailleurs ce que j’éduque à mes enfants. D’avoir de l’optimisme et de voir toujours le verre à moitié plein. Donc voilà mon état d’esprit c’est de considérer que ce verre-là, il soit plutôt à moitié plein qu’à moitié vide.
Nicolas : Ton rêve de bonheur ? Peut-être que tu n’en as pas parce que tu es déjà suffisamment heureux.
Hervé : Oh mon rêve de bonheur… Il parait que le bonheur ce n’est pas le point d’arrivée, c’est le chemin pour y arriver. Non je pense que ce qui est important dans le bonheur. Le bonheur n’existe pas en soi. C’est plutôt des moments de bonheur, des instants de bonheur. Et il faut travailler ça au quotidien. Et je vois beaucoup de gens qui ne sont que sur un seul pilier. Par exemple, le pilier professionnel, la carrière et qui du coup casse tout le reste et s’effondre parce qu’on ne peut pas tenir sur un seul pilier. Et donc voilà pour moi le bonheur c’est à la fois, m’éclater professionnellement, m’éclater dans ma vie de famille, construire. Et donc c’est tous ces petits chemins qui permettent d’arriver à ces instants de bonheur.
Nicolas : Allez dernière question. Quelle est ta devise favorite si tu en as une ?
Hervé : Ma devise favorite. Alors, souvent, je dis à mes équipes le matin. Je l’ai encore dit à une personne ce matin.
Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. Puisque moi comme je dépose mes enfants, je suis à 8H30 au bureau et je suis en général le premier. Et quand je vois les collaborateurs arriver juste après moi. Par exemple, souvent, j’ai des opportunités commerciales et bien « le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt » et bien ce que je vois dans mon champ de vision à 8H35 pour une opportunité et bien c’est eux qui guettent cette opportunité.
Nicolas : Merci Hervé, c’était un entretien évidemment passionnant et très intéressant. Évidemment je te dis à très bientôt.
Hervé : A bientôt.